Bazar Perpétuel à L’assemblée : « Ça A Toujours Existé Et C’est Instrumentalisé ! » Bazar Perpétuel à L’assemblée : « Ça A Toujours Existé Et C’est Instrumentalisé ! »


L’obstruction parlementaire : même cause, même conséquence
L’obstruction parlementaire est aussi mise en avant par la majorité pour accuser la Nupes d’enterrer le débat de fond, à coups de milliers d’amendements. Et la pratique, quoique difficile à entendre pour le grand public, est tout aussi ancienne.
En 2006, Jean-Louis Debré (UMP), posait entouré de milliers de feuilles blanches installées sur son bureau de président de l’Assemblée. La photo pointait les 137 000 amendements déposés par l’opposition pour le projet de loi de privatisation de Gaz de France. « Ce n’est pas parce que tout ça a toujours existé qu’il faut que ça continue ! », s’est insurgé le député Renaissance Karl Olive, sur BFM, il y a quelques jours. « Être député de la nation, ça oblige ! »
« Le chahut est un peu exagéré par les observateurs, tempère le pourtant tempétueux Nicolas Dupont-Aignan, député depuis 1997 et passé maître dans l’art de s’énerver quand la caméra s’est allumée. Ça a effectivement toujours existé ; ça s’est simplement systématisé avec LFI, qui crie tout le temps, ce qui rend service au gouvernement. La majorité fait tout autant d’excès, mais plus discrètement. Ils passent leur temps à dire « Vous ne servez à rien ! » En fait, c’est comme des enfants, y’en a un qui file des coups dans les tibias, en douce, et l’autre qui crie tout le temps… C’est simplement dommage, car pour la première fois, il y a un enjeu politique à l’Assemblée. »
Et si l’explication de ce chahut perpétuel ne venait pas de là, justement ? Un vote en séance pouvant potentiellement mettre en minorité la majorité relative, voire faire tomber le gouvernement en cas de motion de censure, l’enjeu est important et ne pousse pas à la modération. « Ça joue indéniablement, éclaire Charles de Courson (Liot), plus ancien député de l’hémicycle. J’ai connu d’autres épisodes comme ça, mais là, on atteint un point… ».
« C’est utilisé par l’exécutif pour compenser leur absence de majorité absolue, ajoute Philippe Moreau-Chevrolet. Emmanuel Macron a déjà surfé sur ça lorsqu’il voulait réduire le nombre de députés. Ils utilisent toutes les armes… »